CONSOMMATION - Don Draper avait raison! Aux Etats-Unis, les scientifiques de l'Université de l'Illinois ont découvert qu'après quelques verres d'alcool, la créativité augmentait de 50% quand le temps de réaction diminuerait de 25%.
Selon une étude citée dans le New York Post et publiée cette année dans la revue Consciousness and Cognitio, des psychologues qui ont donné à leurs patients assez de cocktails vodka-cranberry pour atteindre la limite légale d'alcoolémie américaine -0.08 gramme-, leur ont demandé de s'isoler avec une liste de trois mots: pêche ("peach"), bras ("arm") et goudron ("tar"). Le but étant de revenir le plus rapidement possible avec un quatrième mot qui s'accorderait parfaitement avec les trois premiers. Pour les curieux, ce mot mystère est fosse ("pit"), ce qui nous donne aisselle ("armpit"), noyau ("peachpit") et puits de goudron ("tar pit").
Les volontaires qui avaient bu ont donné plus de bonnes réponses et cela plus rapidement. Ils ont résolu 9 jeux de mots en moyenne, contre 6 pour le groupe des sobres, et sont arrivés avec leurs réponses 3 secondes avant les abstinents. 25% plus vite, 50% plus créatif!
L'entretien de débauche
Les psychologues ont eu l'intuition que boire pouvait stimuler la créativité parce que l'alcool désinhibe. En d'autres termes, nous buvons de l'alcool lorsque nous sommes en groupe pour nous sentir plus à l'aise et abaisser les barrières mentales. Cela marche donc aussi sur le plan intellectuel, dans une certaine limite, évidemment.
Mais partant de ce constat, essayez donc de commander un Bloody Mary à midi, et vous verrez à coup sûr vos collègues froncer les sourcils. Boire à l'heure du déjeuner ou même au dîner est en effet associé à une intelligence moindre. Selon une autre étude publiée dans le Journal of Consumer Psychology, Scott Rick de l'Université du Michigan et Maurice Schweitzer de la Wharton Business School ont découvert que pendant les entretiens d'embauche organisés autour d'un repas, les candidats qui avaient commandé un verre de vin étaient moins bien vus que les candidats restés sobres. A tort si l'on en croit la première étude...
Pourtant, certains, et non des moindres, n'ont pas bâti leur carrière sur le culte de la sobriété. Souvenons-nous de Winston Churchill, qui expliquait à Ibn Saud, le fondateur de l'Arabie Saoudite dont la religion interdisait la cigarette et l'alcool, que boire n'était rien de moins qu'"un rite absolument sacré", qu'il fallait boire "de l'alcool avant, après et si besoin pendant les repas et sans oublier entre"... Une phrase à méditer avec modération.