lundi 27 août 2012

Travaillez, prenez de la peine... Enfin si vous y arrivez !

On allait voir ce qu’on allait voir. Après l’austérité à dose de cheval et ses hausses de taxes (13 milliards économisés en six mois), après un allongement de la carrière (la plupart des Belges travailleront deux ans de plus), après une réforme du chômage douloureuse, allait arriver le plan de relance, grand cadeau de consolation. Et, promis, chaque ministre allait y mettre toute son énergie, et tout le monde aurait de quoi faire la fête : il y aura plus d’emploi en Belgique, les plus de 50 ans risqueront moins de faire les frais des restructurations, et le portefeuille des Belges ne sera pas oublié.
Ce plan « win for life » est attendu pour le 21 juillet, dans un mois, pile.
Et qu’apprend-on ? Que les cinq ministres de l’Emploi que compte le pays viennent de se voir pour la première fois depuis trois ans, durant une heure et demie.
A la sortie, pas une piste, pas un engagement, pas une stratégie commune. Juste cette pathétique passe d’armes entre le ministre flamand de l’Emploi, Philippe Muyters, et la ministre fédérale, Monica De Coninck. Le premier, membre de la N-VA, estime que la politique fédérale de l’Emploi est un appendice de celle de la Flandre, et a prié la ministre fédérale de ne pas proposer 10.000 stages aux jeunes sans en parler à son autorité de tutelle, la Flandre.
Trois ans d’attente pour une bisbille communautaire, alors que l’emploi est censé être l’urgence du moment.
A la décharge des intéressés, reconnaissons que la Belgique institutionnelle est devenue un casse-tête : il a, en Belgique, 15 ministres, fédéraux, régionaux ou communautaires qui sont en charge, de près ou de loin, d’emploi et de formation. En outre, une réforme de l’Etat presque votée va transférer aux Régions de nouvelles compétences liées à l’emploi, ce qui complique la vision à long terme.
Mais quand on voit cette triste empoignade communautaire et l’absence assumée de moyens pour l’emploi, on ne peut s’empêcher de penser que la relance est déjà compromise. On voudrait tant que, dans les 30 jours qui restent, les dizaines de ministres du pays mettent autant d’énergie à construire l’avenir qu’ils en ont eu à rassurer les marchés, économiser et taxer.

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